Dans le genre série docu-délire, je vous présente Genshiken, une série sur les otaku, les anti-otaku et les otaku qui s'ignorent.
Tout le monde passe à la moulinette, se fait gentiment casser, et se retrouve sous le microscope de l'auteur qui ne manque pas de souligner les moindres travers de chacun, afin de bien montrer à quel point il est facile de critiquer les goûts du voisin sans réaliser que les siens peuvent paraître tout aussi étranges.
Kanji Sasahara est un jeune homme passionné par les manga, les anime, et les jeux vidéo. Incapable de se décider entre les trois clubs représentant ses trois hobbies, il se retrouve au "club d'étude de la culture visuelle moderne", ou "Genshiken". Sa vie va alors basculer au contact de ses membres tous plus otaku les uns que les autres. Bien que chacun ait sa spécialité (les anime, les fanzines, le cosplay ou les jeux vidéos), tous se retrouvent dans leur dépendance au hentai et leur fascination pour les titres amateurs érotiques de leurs séries favorites.
Une jeune fille, Saki, aux goûts nettement plus portés sur la mode et les jolis garçons, va mettre un énorme coup de pied dans cette fourmilière d'obsédés en tentant de soutirer l'un de leur membre, Kosaka, dont elle est amoureuse. Malheureusement pour elle, Kosaka, malgré son visage d'ange est son caractère adorable, s'avère être le pire de tous ces fanatiques ! Leur relation va être mouvementée, partagée entre les sorties dans les festivals, les réunions entre mecs pour tester le dernier jeu érotique sorti, ou les tournois improvisés de jeux vidéo !
Genshiken est une série à mi-chemin entre le documentaire et le manga humoristique. Sans parti pris, le monde des otaku est étudié avec justesse et bonne humeur, présentant aussi bien leurs passions que leur mode de vie quotidien, et les à priori dont ils sont souvent victimes. On découvre ainsi le pire et le meilleur de ces personnages hauts en couleur, que ce soit Tanaka le fou de maquettes, ou Ohno la jeune fille timide qui s'enflamme lorsque le sujet du cosplay est abordé. Tous les protagonistes, otaku ou non, sont tantôt impressionnants, tantôt pitoyables, mais toujours attachants.
Le design de Kio Shimoku est clair, détaillé et très agréable, toujours juste aussi bien dans le réalisme des "comifest" (salons de manga amateurs), que dans le scènes de délire, où la bouille de ses héros est absolument hilarante.
Voici donc une série indispensable dans toute bonne grosse collection de manga qui se respecte, pour la simple et bonne raison que si vous possédez autant de livres, vous vous sentirez souvent concerné par les sujets abordés dans Genshiken !
Série terminée au Japon en neuf volumes.